La musique intéresse les neuroscientifiques cognitifs, car il n'existe aucune valeur adaptative connue à la musique. Malgré cela, la musique continue d'exister à travers les cultures et les générations. Comme la nourriture ou le sexe, la musique active la voie dopaminergique, un circuit de récompense dans le cerveau responsable de la libération de la dopamine dans le cerveau. La dopamine est un neurotransmetteur qui joue un rôle majeur dans les comportements motivés par la récompense. Lorsque nous recevons une récompense, les niveaux de dopamine augmentent dans notre cerveau et nous encouragent à agir pour recevoir une plus grande récompense. Tout comme le plaisir que l'on éprouve à manger et à goûter peut varier d'une personne à l'autre, bon nombre de personnes constatent que leurs préférences musicales peuvent différer considérablement de celles de leurs pairs. En écoutant de la musique que nous considérons comme très agréable, beaucoup d'entre nous peuvent ressentir des frissons, une accélération de la fréquence cardiaque ou un sentiment d'être « ému ». Le taux de dopamine a été lié aux frissons ressentis lors de l'écoute d’une pièce musicale capable d’émouvoir, mais ce que nous ne savons pas, c'est pourquoi certaines personnes ont des frissons, alors que d'autres n’en éprouvent pas. Un groupe de chercheurs de l’École de médecine de Harvard a voulu répondre à cette question. Pour ce faire, ils ont développé une étude comportant différentes mesures: des questionnaires, des mesures comportementales et psychophysiologiques, ainsi que la technique d'imagerie par tenseur de diffusion (ITD). L’ITD permet de visualiser les faisceaux de fibres de la substance blanche dans le cerveau en mesurant la diffusion des molécules d'eau dans les tissus. Par exemple, dans cette étude, les chercheurs se sont penchés précisément sur les voies entre les aires de traitement auditif et les centres de traitement émotionnel et social du cerveau, comme l'insula et le cortex préfrontal médial. Les chercheurs espéraient observer et établir des liens entre les différentes mesures employées afin d'approfondir notre compréhension du circuit de la récompense. Les sujets ont été soigneusement sélectionnés en fonction de leur réponse émotionnelle à la musique, leurs traits de personnalité, leur expérience musicale ainsi que leur susceptibilité à ressentir des frissons en écoutant de la musique. Pendant que les sujets écoutaient leur musique préférée, les chercheurs ont enregistré diverses mesures psychophysiologiques (c.-à-d. la fréquence cardiaque et la conductance de la peau), les sensations auto-rapportées de frissons et les scores de plaisir. Voici quelques-unes des chansons pour lesquelles les participants ont éprouvé des frissons. Quelles chansons vous donnent des frissons?
Les résultats de cette étude ont démontré que ceux qui sont plus ouverts à de nouvelles expériences et ceux qui ont plus d'années de formation musicale sont plus susceptibles d’avoir une réaction émotionnelle à la musique. Les personnes qui présentaient une réponse émotionnelle ont été regroupées en deux catégories : celles qui avaient une réponse physique (p. ex., augmentation de la fréquence cardiaque) et celles qui avaient une expérience cognitive plus abstraite, comme un sentiment d'émerveillement. De plus, les résultats de l'ITD ont montré un lien positif entre le volume des faisceaux de matière blanche dans l'hémisphère droit et les frissons rapportés par les sujets. Cela signifie que plus le niveau de frissons rapportés est élevé, plus il est probable que la voie reliant les régions sensorielles auditives aux régions cérébrales traitant l'information émotionnelle et sociale soit plus large et renforcée. La variabilité des voies de la substance blanche est souvent le résultat de la myélinisation, une forme d'isolation le long des neurones qui est responsable de l'augmentation de la vitesse de transmission de l’information entre neurones.
Cette étude de Sachs et collaborateurs (2016) a démontré l’existence de variabilité dans les réponses de récompense à la musique. L’article contribue de manière significative à l’avancement des connaissances en vue d’une meilleure compréhension de l’existence de la musique à travers l’histoire. Pour en savoir plus, consultez l'article scientifique original ICI. Écrit par Jocelyne Whitehead Édité par Stephanie Traduit par Véronique Edité (français) par Michèle
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